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  • Marion Sérignan
  • J'habite chez mes cinq chats dans la région d'Avignon. Grâce à eux j'écris des livres et des articles sur mon blog.
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15 juillet 2010 4 15 /07 /juillet /2010 14:12

 

 

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          Woody nous a quittés le mois dernier après une longue maladie, malgré nos soins. Mais il a bien résisté et profité des premiers beaux jours de l'été.

          Il a rejoint Zelda, Tanit, Scott et les autres... dans les étoiles, au Paradis des Chats.

          Tu seras toujours auprès de nous, Woody, dans le souvenir de ta toison ensoleillée, de tes yeux si clairs, de ta gentillesse...

          Toujours et pour toujours...

 

          Antinéa, Salammbô, Yom Yom, Lancelot, Zeldo et Marion

 

 

 

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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 14:12



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          Dans "Salammbô", le roman de Flaubert, Salammbô, fille du chef de guerre Hamilcar, invoque Tanit, la Déesse de la Lune :
          " ... Selon que tu croîs ou décroîs, s'allongent ou se rapetissent les yeux des chats et les taches des panthères (...) Tu formes les perles au fond de la mer (...) Quand tu parais, il s'épand une quiétude sur la terre ; les fleurs se ferment, les flots s'apaisent (...) Mais tu es terrible maîtresse !... C'est par toi que se produisent les monstres, les fantômes effrayants, les songes menteurs ; tes yeux dévorent les pierres des édifices et les singes sont malades toutes les fois que tu rajeunis..."
          Ne pensez pas que je veuille vous éblouir avec une citation littéraire. Si je fais commencer mon article par cet extrait de roman, c'est parce que ça parle de moi et de ma grand-mère Tanit.

          Récapitulons. Marion est venue me chercher, il y a bientôt dix-neuf ans, dans la remise de la maison voisine. Elle m'a choisie, dans la première portée d'Antinéa, parce que j'avais de magnifiques yeux myosotis et de vraies taches de siamoise. A cette époque, elle lisait le roman de Flaubert et elle me trouvait - comme l'héroîne - exotique et séduisante. D'où mon nom.
          Beaucoup plus tard, suite au décès du voisin, toute la famille a été adoptée : cinq femelles. Mais l'adoption a commencé par quatre : Antinéa, ma demi-soeur Yom Yom et ses filles Guenièvre et Zelda.
          Il y avait une arrière grand-mère, une belle panthère noire au regard de braise. Disparue pendant plusieurs semaines, elle est revenue et s'est comportée comme si elle avait été là la veille et les jours précédents, comme si son absence n'avait été qu'une illusion... Mais ce qui a marqué son retour, c'est qu'elle a mordu la main de Marion entre deux séances de câlins, comme pour lui dire : "J'aime bien les caresses, mais moi seule décide quand ça commence et quand ça s'arrête !" Donc, mystérieuse, séductrice mais farouche... Marion a compris qu'il fallait respecter son caractère dominateur, son indépendance. Elle a vu aussi que je l'admirais et n'a eu qu'à s'inspirer du roman. La belle panthère noire est devenue Tanit, la "Déesse de la Lune", et moi sa grande prêtresse.
          Attention ! Ce n'était pas de tout repos avec elle ! Elle était en effet autoritaire et tout le monde filait doux - en cachette, on l'appelait le tyrannosaure. Et les mâles, n'en parlons pas ! Qui s'y frottait s'y piquait ! Un jour, elle a envoyé sur les roses Scott (alias l'Ecossais) qui s'approchait timidement de son assiette. Marion racontait la scène dans "Passionnément Chats" :
          "Il se fait proprement éjecter d'un coup de patte noire aussi rapide que le dard d'un scorpion fondant sur sa prois, accompagné d'un "mrouiiii... !" tout aussi venimeux. Tanit est ulcérée :
          - Sachez, infâme païen, que l'on ne pille pas impunément le Repas Sacré de la "Déesse de la Lune" !
          Penaud, déconfit, l'Ecossais s'éloigne à l'extrémité de la terrasse et se lèche avec un air concentré la patte avant gauche pour se donner une contenance."

          Lorsqu' en 2004 une grave maladie du foie a emporté Tanit (tout comme Scott), malgré les soins, ça a fait un grand vide. On la craignait mais on l'admirait. Elle était si belle ! Ses yeux d'or nous hypnotisaient...
          La "Déesse de la Lune" a rejoint l'astre d'argent pour veiller sur nous dans la nuit piquetée de diamants...

          Salammbô

  
 

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25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 14:42




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          Comme j'ai passé le cap de la visite médicale annuelle (et des vaccins) sans trop de honte - je n'ai pas maigri mais je n'ai pas grossi non plus ! -, moi, Lancelot, dit "le gros", j'ai gagné le droit d'écrire un nouvel article.
          Et je vais vous parler d'un petit monsieur qui, à une époque, m'a donné beaucoup de soucis, car il était svelte et j'étais jaloux : Scott.

          Il s'est imposé dans notre famille l'année de l'adoption de Guenièvre, Zelda, Yom Yom, Antinéa et Tanit. Woody et moi, on est arrivé quelques mois plus tard, mais les filles m'ont raconté comment il s'y est pris. Et on peut dire qu'il avait le front tout autour de la tête !
          Il habitait dans la maison du bout du chemin. A l'époque, il s'appelait Pierrot. Il avait un frère, Popaul, et les deux chats cohabitaient avec deux boxers, ce qui avait l'air de le gonfler sérieusement ! Alors, il a fait des travaux d'approche... Il était opéré, mais les femelles d'à côté lui plaisaient bien, surtout une certaine Zelda qui avait de longues pattes de danseuse et un petit nez retroussé. Et puis, le mas du bout du chemin faisait un peu auberge. Il y avait des gamelles très appétissantes sur la terrasse, à des heures plus ou moins fixes, vers neuf heures et dix-huit heures...
          Il a commencé à venir rôder vers ces crénaux horaires. Qui sait ? Il trouverait bien un peu de rab à grapiller par-ci, par-là...
          Le problème, c'est qu'il a fait trop bonne impression à Marion qui lui trouvait belle allure avec "... sa queue mouchetée, qu'il porte en panache, (...) coiffée d'un pompon blanc comme pour affirmer sa hardiesse." Elle le décrivait ainsi dans "Passionnément Chats". Elle le trouvait aussi attendrissant lorsqu'il s'invitait à la collation familiale, et écrivait à l'une de ces occasions : "Mon pauvre chou, on ne te nourrit plus chez toi ?" Il me regarde avec avec ses yeux maquillés de fille, offrant une expression un peu vide - il n'a que quelques poils fins et courts en guise de moustaches. Attendrie, je lui sers un petit déjeuner à l'écart..."
          Par contre, les filles l'ont bien snobé au début. Et c'est un euphémisme ! Car il s'est pris quelques roustes, coups de griffes et de dents, accompagnés de feulements et injures bien senties - de la part de Yom Yom notamment !
          De plus, le grand amour de sa vie, Zelda, l'ignorait superbement. Mais Marion trouvait qu'ils allaient bien ensemble : même manteau tigré à plastron blanc, longues pattes, grands yeux soulignés de noir... Elle s'est imaginée qu'ils formaient un couple. Alors, elle l'a rebaptisé Scott, en hommage au couple emblématique des Années Folles, Scott et Zelda Fitzgerarld...
          A l'époque, il se partageait entre le mas et la maison du bout du chemin. Un jour, les voisins ont annoncé : "On divorce, on vend la maison." Marion a répondu : "Et nous on garde le chat."
          Voilà pourquoi Woody et moi, adoptés à temps plein depuis un moment déjà, étions jaloux de ce petit monsieur qui était svelte et avait le front tout autour de la tête !
          Quelques bagarres épiques ont fait des étincelles. Mais on a fini par cohabiter tous les trois, puisque de toute façon, les filles nous snobaient tous...
          
          Lorsqu'il nous a quittés, en 2007, suite à une maladie du foie foudroyante, malgré les soins et une hospitalisation, on a eu tous les cinq un peu de chagrin.
          Et lui, qui ne s'était jamain remis de la disparition de Zelda, en 2005, est allé la rejoindre au Paradis des Chats...

          Lancelot


 

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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 11:10




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          Aujourd'hui, 8 janvier 2010, à Barbentane (près d'Avignon mais dans les Bouches du Rhône), c'est la Province de Québec...
          Moi, Antinéa, en début d'année de mes 20 ans, je me suis réveillée avec une vision plus claire que d'habitude à travers la vitre de la porte-fenêtre. Tout était blanc, cotonneux, et de drôles de petites pelotes immaculées tombaient du ciel gris argent. Les acanthes, les lauriers, les cyprès, les bambous ployaient lourdement sous de grosses couvertures laineuses...
          Papa-maman se sont levés en catastrophe à cause d'un grand bruit de chute. Une grosse branche cassée par le poids de la neige avait arraché le câble électrique qui nous alimente, au milieu du chemin. Donc panne de tout : chauffage, télévision, téléphone, Internet... Heureusement, il y a la cheminée et le portable !
          C'est le début de l'après-midi. A 14h 30, il y avait 11 cm de poudre blanche sur la table du jardin. Et ça continue ! Les services de l'EDF sont prévenus. On attend...
          C'est beau la neige pour nous les Provençaux. C'est rare. Mais nous, les chats, aujourd'hui on est bouclés. Parce que papa-maman ne veulent pas qu'on aille dans la tempête - car c'est une vraie tempête, les flocons tombent toujours aussi drus et le vent s'est levé. Surtout, il n'est pas question qu'on aille rôder auprès de ce câble électrique, à terre sur le chemin !
          Heureusement, le sommeil atténue la frustration pour Salammbô et Yom Yom, sur les fauteuils près du feu de bois, et Lancelot, sur le lit. Mais Woody est furax ! Le macho voulait aller marquer son territoire. Marquer quoi ? Je vous le demande... S'il s'y risquait, le neige aurait tôt fait de recouvrir ses misérables pipis !
          Moi, je ne dors pas, je rêve dans cette lumière irréelle... Et, passé le moment de la surprise poétique que m'a offerte la neige, c'est au printemps que je me mets à rêver... C'est l'image de Zelda, ma petite fille, sur les branches d'un pêcher en fleurs que je revois. Elle était radieuse, aérienne, au milieu des corolles roses, un ange... Une séductrice aussi. Marion la décrivait ainsi dans "Passionnément Chats", au moment de notre adoption :
          "D'immenses prunelles pailletées de vert et d'or, maquillées de noir, mangent un tout petit minois à nez court taché de fauve. La tache, qui déborde en arrondi sur l'emplacement des moustaches nacrées, dessine un trèfle délicat sur un fond blanc éclatant. (...) Toujours nerveuse, elle s'est détournée, et de profil, l'espace d'une seconde, elle me fait penser à une petite danseuse de Charleston des années vingt, avec ses longues pattes gainées de blanc, ornées de bracelets, sa queue mobile toute en volutes, son adorable nez retroussé sous un front bombé, et un bonnet qui dessine un accroche-coeur sur sa joue."
          Je la revois aussi, lovée dans le petit fauteuil posé sur les cabanes. On l'appelait "le fauteuil d'Emmanuelle". Lorsqu'on l'a installé, elle l'a repéré de suite :
          " Vers cinq heures, la première à traverser la terrasse est Zelda ; elle avance avec sa démarche de mannequin en croisant haut les pattes avant, s'étire en dessinant avec sa queue un cercle parfait. Puis son regard flashe sur le fauteuil ; attirée comme par un aimant, elle vient le flairer, puis d'un bond gracieux s'y installe. D'abord assise sagement, le regard innocent, elle  ne tarde pas à prendre une pose nonchalante : à demi couchée, elle laisse pendre négligemment les pattes et la queue (...). "Miss Chaussettes joue à" Emmanuelle".
          Peu à peu, les souvenirs font place aux vrais rêves... Et c'est dans un flocon de neige que m'apparaît Zelda, étincelante... Un flocon, n'est-ce pas une étoile, une star ?... "The Prettiest Star" pour Corine.

          Epilogue
          Les techniciens de l'EDF sont venus nous dépanner au bout de cinq jours. Le cable du téléphone - cassé aussi - a été réparé le 15 janvier. Un grand merci aux bougies, à la cheminée, au portable, à la famille et aux voisins compatissants ! Nous les chats, on n'a pas trop souffert. On a bullé sur les fauteuils du salon, autour du feu de bois. Marion, qui n'a pas d'appareil numérique (nulle en technique), n'a pas pu immortaliser ces moments de neige, mais elle a scanné une photo de journal.
          Voilà, fin d'une galère d'hiver en Provence.

          Antinéa

   16-01-2010 10;56;25 
        

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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 16:31



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          Cette période de fêtes, tournée vers l'avenir, vers cette nouvelle année qui arrive, est aussi un temps de nostalgie...

          Maman Marion a retrouvé d'anciennes photos de nous, des photos où on est en groupe, ce qui est rare car nous sommes tous assez indépendants et suffisament narcissiques pour vouloir poser seuls, jouer à la star...
          On était en 2004, nous étions encore huit à la maison.
          La première photo est un peu floue, mais c'est ma préférée car elle donne une impression de sérénité. Quatre chats autour d'une fenêtre, dont deux disparus depuis : Zelda et Tanit...
          Sur le petit fauteuil - qu'on appelait le fauteuil d'Emmanuelle, propriété presqu'exclusive de Zelda qui aimait y poser en star -, Tanit, l'ancêtre autoritaire, sombre panthère noire qui nous impressionnait toujours. Au premier plan, Salammbô dans le panier bleu ; comme d'habitude, elle n'a pas voulu montrer ses beaux yeux, de la couleur du panier. A droite, moi, me cachant un peu pour me faire oublier ; je me demandais si les filles allaient me tolérer longtemps. Mais je trouve que mon roux flamboyant ajoute une belle touche de couleur au tableau... Et à l'arrière plan, derrière la vitre, la jolie Zelda dont nous étions tous amoureux, avec son plastron blanc impeccable et son trèfle sur le nez...
          Sur la deuxième photo, tout avait été perturbé. Il faut croire que j'avais quand même un peu d'autorité puisque j'avais réussi à chasser Tanit du fauteuil et me l'approprier - j'ai toujours été un peu macho. Il y a une main qui cherche à me faire poser, moi je fais ce que je veux. Là, on est moins nombreux, mais ce qui est étonnant, c'est la petite tête de Scott, au loin dans l'appartement - lui aussi disparu... C'était mon rival numéro un. Dans "Passionnément Chats", Marion en avait fait l'époux de Zelda, en référence au couple Zelda et Scott Fitzgerald.
          Revenons au présent. Je suis heureux que Yom Yom soit sur le chemin de la guérison. Du coup, je l'embête moins, je la laisse se reposer sur son fauteuil favori.
          Par contre, je continue à faire marcher Maman sur la tête en faisant des fugues pour aller rejoindre mon copain Zeldo. Il a été adopté par les voisins, et à présent il est gras comme un thon. On se fritte encore un peu, mais on a de longues conversations... Pour le rejoindre, je dois traverser un champ où gambadent cinq chevaux. On ne peut pas dire que je manque de courage ! 
          Autre chose qui énerve Marion - et on le fait tous. Des travaux ont dévasté le terrain devant chez nous, il y a de la boue et j'adore me rouler dedans avant d'aller faire une petite sieste sur le canapé.

          Je vous souhaite - ainsi que nous tous, famille chats-humains - une très belle année 2010... 

          Woody

 
         

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22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 15:16



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          Major Tom, astronaute errant dans l'univers de "Space Oddity", Ziggy Stardust, rocker extraterrestre et décadent, Aladdin Sane, au visage barré d'un éclair rouge, Halloween Jack, échappé d'un futur apocalyptique, The Thin White Duke, dandy pâle et fragile...
          David Jones, alias David Bowie, homme caméléon, personnalité kaléidoscopique, a séduit tant de fans* par sa beauté qui semble venir d'"ailleurs"... Il les a aussi charmés par sa voix, qui ne se contente pas d'être belle ; elle est aussi multiple, telle une palette de peintre, elle a des couleurs infinies : chaude et profonde dans "Lady Grinning Soul" ou "Wild Is The Wind", sophistiquée dans "Ashes to Ashes", inquiétante dans "Rock'n'roll Suicide" ou "Scary Monsters (and Super Creeps)". Elle peut être enfantine ou grinçante, il en joue en artiste toujours à la recherche d'un ailleurs, d'un autre monde chatoyant, parfois effrayant, toujours séduisant.
          Tout au long de sa longue carrière, il a poursuivi - et poursuit encore - sa recherche artistique, enregistrant dans la dernière décennie des albums comme "Outside", "Earthling", "Hours...", "Heathen", qui dérangent parfois, étonnent toujours et toujours séduisent...

          J'avais une héroïne de roman, Anne Devil, nymphe fragile échappée d'une fresque de Botticelli. Pas une jeune oie blanche, elle approchait de la quarantaine et était déçue par ses expériences amoureuses. Alors, elle devait rencontrer un homme séduisant et mystérieux. Je me suis arrêtée sur cette photo de David Bowie datant de 1999 (époque de"Hours..."). Il avait la cinquantaine et il était diablement beau...
          Il est devenu David Jones, peintre de génie méconnu et, accessoirement, faussaire et voleur de tableaux dans "Les démons d'Anne Devil", puis Thomas Jerome Newton, scientifique extraterrestre dans "Stardust in Fabula". Voyons ce que disait de ce dernier la petite chatte Zelda, confidente télépathe et moqueuse d'Anne Devil, dans l'épisode où Anne est conduite sur la planète Stardust pour y rencontrer le scientifique qui a pris forme humaine afin de la séduire :
        "Thomas Jerome Newton... Maintenant ça me revient ! (...) C'est le nom de l'extraterrestre du film que nous avons regardé chez Marie - tu étais un peu dans le brouillard à cause des cachets, tu n'as pas dû tout capter - juste avant le voyage en soucoupe... pardon, en sphère. "L'homme qui venait d'ailleurs", en anglais "The Man Who Fell to Earth". David Bowie jouait le rôle, il avait les mêmes yeux bicolores que David Jones, et lui ressemblait... ou plutôt l'inverse, enfin, bon... Mais il avait environ vingt-cinq ans, à l'époque. Maintenant David Jones ressemble au David Bowie actuel, et a la cinquantaine. Mais voilà que le David Jones que nous voyons ici n'est pas le vrai, mais qu'il s'appelle Thomas Jerome Newton. Ce T.J.N. ressemble à celui du film mais il a vingt-cinq ans de plus... Je m'arrête de parler, là, parce que ça devient vertigineux."
          Laissons Zelda s'emmêler les pinceaux dans son paradoxe temporel pour dire qu'Anne Devil, lors d'un voyage dans le temps dans "Florence in Fabula", rencontrera à nouveau une incarnation de David Jones sous les traits de David Thomas Johannes, peintre et admirateur de Botticelli. Cet humaniste en avance sur son temps sera victime, à Florence au XVème siècle, de l'intolérance religieuse de Savonarole et ses disciples. Un portrait de lui le décrit ainsi :
          "Un beau visage ciselé, creusé de fines rides qui soulignent un sourire félin, une expression charmeuse ; des cheveux mi-longs d'un blond cendré, un peu grisonnants, très raides, à la coupe faussement négligée, encadrent des traits aigus. Il porte un pourpoint de velours lavande assorti à ses yeux étranges. Son regard bicolore, myosotis et lavande sombre, n'a pas la naïveté de certains portraits de l'époque, il est inquisiteur, légèrement ironique..."
          Le portrait est inspiré directement de cette photo de 1999 - l'action des trois romans se déroulant en l'an 2000. C'est la fascination qu'elle exerçait sur moi et l'admiration que j'ai pour David Bowie qui sont à l'origine de ce personnage romanesque. Mais je n'ai pas osé en faire un chanteur. Non, je lui ai donné une belle voix, chaude, profonde, envoûtante, à l'accent britannique irrésistible, mais - curieusement - il prétend chanter faux...

          *A ce propos, je tiens à citer l'article du 16/11/2009 sur le blog de Corine (voir lien sur "Mes blogs préférés").

          PS pour Corine et Loli : J'ai réussi à insérer ma photo ! Mais avec de l'aide, quand même...


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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 03:58

bébou-02-09 (3)

amitabh-01

          Marion ( Grand-Ma ) avait cet article prêt à publier, mais n'avait pas le moral à cause de l'état de santé de ma cousine Yom Yom. Le publier est pourtant faire preuve d'optimisme car Yom Yom est bien soignée. Alors, il faut croiser les pattes pour elle et l'entraîner du côté de l'espoir en profitant d'une insomnie de Marion.

          Les chats des champs ont eu leur heure de gloire avec tous ces articles publiés. Place maintenant à leur cousin, le chat des villes.
          Moi, c'est Amitabh, dit Le Bébou, et j'ai une ambition : devenir une star de Bollywood. J'ai déjà un nom prédestiné. Amitabh Bachchan est un acteur emblématique de Bollywood, né en 1942, il a tourné dans plus de 150 films. Papou-Mamou m'ont donné ce nom car ils sont fans. A longueur de journée, on entend les mélodies énergiques et sucrées de ces films dans mon appartement décoré de coussins indiens aux teintes rutilantes.
          Je me décris. Je suis très grand, haut sur pattes, costaud, noir d'ébène, avec des yeux tout ronds qui me donnent un air toujours étonné, parfois bêta. Bon d'accord, c'est pas trop indien ça... Les yeux des Indiens sont plutôt en amande, mais je compense grâce à mon incroyable énergie et ma souplesse. Il faut me voir quand je vole littéralement dans le couloir qui traverse l'appartement - et en ondulant, s'il vous plaît ! - à la poursuite de ma petite souris en mousse. Et mieux encore, sur la grande terrasse, à jongler avec les gales des platanes qui bordent la rue. Si les gens de Bollywood faisaient un casting, je serais pris tout de suite.
          Parlons-en des castings ! Papou-Mamou sont partis quelques semaine en Inde pour faire des repérages. J'espérais qu'ils reviendraient avec un contrat pour moi... Or, au lieu d'aller à Bombay - qu'ils connaissaient -, ils ont fait le tour du Rajasthan, puis sont allés admirer le Taj Mahal en amoureux.
          Et moi, je me morfondais dans l'appartement... Grand-Pa-Grand-Ma et Tonton Alain sont venus me nourrir et me tenir compagnie. Je les ai bien fait marcher sur la tête, mais ils m'ont bien réconforté. Aussi, au retour de Papou-Mamou, j'ai fait de gros ronrons et j'ai boudé un peu, quand même. Pour me consoler, ils m'ont rapporté des images du dieu Eléphant, Ganesh, représenté souvent avec un rat ( sa monture !...)
          Le rat, c'est un clin d'oeil à mon sujet. Sur la terrasse, il y a un trou pour l'écoulement de la pluie. Un jour, un nigaud de rat a sorti son museau par là, a trouvé que la terrasse était bien attirante et... est tombé sur moi ! Je l'ai rétamé !... Papou-Mamou se sont dépêchés de me l'enlever... Ils ont dû le manger... J'enrageais !

          Un gros ronron aux cousins et toute ma tendresse à Yom Yom.

          Amitabh

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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 23:43

 

        

          On entend de drôles de choses dans cette maison. On parle d'un "gros" : "Est-ce que le "gros" a mangé ses croquettes ?" ; "Le "gros" est encore sur le lit ?" Ca me pose un problème. Je regarde autour de moi : "Où il est, le "gros" ?"
          Je vois Antinéa et Yom Yom, tout à fait rondes, et je me demande si c'est de l'une d'elles qu'on parle. Mais quand même, papa-maman ne peuvent pas se tromper à ce point sur leur sexe ! Ce sont des femelles - ils le savent bien - avec tous leurs défauts : capricieuses, minaudières, gourmandes, jalouses, chipies...
          Alors, je regarde woody. Je trouve que son ventre s'arrondit malgré les airs de jeune dandy qu'il veut se donner. Mais je dois rester objectif et ne pas me laisser emporter par la jalousie. Il faut reconnaître qu'il fait des efforts pour rester svelte : marquage de haies sur des kilomètres, boxe, karaté, courses-poursuites avec le "merdouset" Zeldo... Donc, pas de réponse à ma question : "Qui c'est, le "gros" ?"
          Mais voilà que la délicate Salammbô - cette peste - se plante devant moi, plonge ses yeux immenses couleur myosotis dans les miens, et m'assène cette révélation qui m'anéantit : "Le "gros", c'est toi, Patate !" Alors là ! Je tombe des nues, les pattes m'en tombent, ma vanité en prend un coup... J'ai toujours pensé que j'étais un peu "enveloppé", mais "gros", moi ?!...
          D'abord, mettons les choses au point, j'ai un grand gabarit ; maman pense que j'ai des gènes de Norvégien ou de Maine Coon. En plus, j'ai de longs poils. Je suis un bel angora argenté ; ça augmente le volume. Mais je me dois d'être honnête, c'est vrai que j'ai certains problèmes de poids, et ça remonte à loin. C'est un peu lié aux croquettes que j'aime un peu trop. L'ennui c'est que je suis un régime avec des croquettes qui ne font pas maigrir, leur seul but étant les calculs urinaires, ma seule faiblesse physique. Déjà, dans Passionnément Chats, maman écrivait :
          "Lancelot est devenu très gros, il fait bien neuf kilos. Il a cependant hérité du surnom paradoxal de "Bikini", en raison de deux taches blanches qu'il porte, l'une au bas du ventre, l'autre sous les pattes avant."
          Là, elle mettait l'accent sur ma marque de fabrique, ce qui fait mon charme : mon bikini. Elle aurait pu parler aussi de mes beaux yeux d'or en amande, mon nez romain, ma collerette touffue, ma queue en panache... Mais elle l'a sûrement fait ailleurs. En tout cas, elle ajoutait :
          "Il est extrêmement gentil, limite pot de colle."
          C'est quand même un compliment ! Et ça explique qu'on trouve souvent le "gros" sur le lit...
          Attention ! Le "gros" joue aussi - avec une grande énergie - à agripper, balancer, faire tourner dans tous les sens un nounours attaché par un ruban au dossier d'une chaise. Et il grimpe aussi - avec souplesse, s'il vous plaît - sur la tonnelle par l'échelle vermoulue de Yom Yom. Ca fait quand même un exercice, si l'on considère qu'après être monté, il faut bien redescendre à un moment pour manger les croquettes.



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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 14:36




( Photo : Massilin Pierre-Emmanuel et Valdes Frédéric : http://www.galerie.roi-president.com/ )
 

          Au Louvre, un escalier monumental accueille à son sommet La Victoire de Samothrace. Après avoir gravi les marches et admiré la statue, on pénètre, à droite, dans une galerie, et en même temps dans le monde magique aux couleurs douces de Sandro Botticelli. Car les murs sont décorés par deux fresques du peintre florentin.
          Je me suis posée devant la première fresque, et ne l'ai plus quittée des yeux pendant des minutes... des heures... des journées... Je ne sais plus...
          J'avais visité la Galerie des Offices, à FLorence, et admiré les Madones aux beaux visages mélancoliques, aux coiffures blondes et sages couvertes de voiles arachnéens, parfois entourées d'anges sous les traits d'adolescents superbes aux cheveux mi-longs, dorés et bouclés... J'avais été séduite par la Vénus de La Naissance de Vénus, au visage à l'ovale parfait, aux traits d'une pureté irréelle, à la chevelure somptueuse, étincelante de fils d'or, au regard songeur et lointain... Plus encore par la Flore du Printemps, parée de fleurs, avec sa coiffure floue, un peu négligée, son sourire énigmatique...
          Mais ces tableaux sont tellement connus, reproduits, utilisés...
          Ici, au Louvre, dans une galerie peu fréquentée, calme, sereine, j'étais comme aspirée par cette fresque - jusque là inconnue de moi -, à la limite du syndrome de Stendhal...
          On y voyait quatre jeunes femmes, habillées à l'antique, s'approchant d'un autre personnage féminin vêtu à la mode florentine pour lui offrir des présents. J'appris par la suite qu'il s'agissait d'une fresque peinte vers 1486 par Botticelli, et découverte en 1873, entre Fiesole et Florence, dans une villa où elle était dissimulée depuis des siècles sous d'autres couches de peinture. Elle fut hélas endommagée lorsqu'on l'ôta de son mur pour la transférer sur une toile, vendue plus tard au Louvre. En effet, il y avait quelques vides sur la fresque, mais dans l'ensemble elle était préservée et lisible, offrant au regard la magie botticellienne.
          Les cinq jeunes femmes - dont j'appris plus tard qu'il s'agissait des Trois Grâces et de Vénus rendant visite à une jeune Florentine - avaient des traits parfaits mais des expressions différentes : sévérité pour celle de gauche vêtue de vert et mauve ( Grâce de la Chasteté ), air rêveur pour la jolie rousse parée de blanc ( Grâce de la Beauté ), sérieux pour le personnage central ( Vénus ), tendresse pour la blonde délicate à la robe pêche ( Grâce de l'Amour ), visage lointain pour la jeune Florentine vêtue de velours brun.
          C'est la Grâce de l'Amour qui a captivé mon regard. Non seulement elle était belle : un visage en forme de coeur, des yeux en amande transparents, une chevelure artistiquement bouclée... Mais son regard tourné vers Vénus était empreint de tendresse ; elle était la seule à la regarder vraiment. Et ses yeux clairs, son sourire si charmant illuminaient la fresque...
          Cette nymphe de Botticelli, personnage mythique, est alors devenue dans mon imagination une héroïne de roman. Elle a prêté ses traits à Anne Devil, une jeune femme rêveuse, un peu perdue, sujette aux fantasmes, à la recherche de l'Amour Idéal - qui n'existe que dans les rêves ? - surveillée de près par Zelda, sa petite chatte moqueuse, qui la bouscule un peu parfois en tentant de la ramener sur terre.
          Cette visite au Louvre m'a ouvert les portes d'un univers romanesque. Je ne l'oublierai jamais.

 

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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 10:44






          Enfin, c'est mon tour ! J'en avais assez d'être la petite dernière qui passe en dernier...
          Maman me trouve "paradoxale" avec mon nez bicolore parfaitement coupé en deux : noir-roux, mon oeil au beurre noir. Et aussi parce que je suis à la fois timide et pot de colle. Patiente mais manipulatrice, mine de rien, j'obtiens toujours ce que je veux, surtout des boîtes à mon goût - et mon goût change souvent. Mon problème c'est que j'ai trop de poils, elle m'enlève au peigne de vraies pelotes et dit que c'est comme les cheveux d'Eléonor...
          Maman trouve aussi que je suis pataude, pas très délicate. Et pourtant, je suis l'objet de fantasmes. Lorsque j'étais plus jeune - mais adulte et mère de famille -, Woody avait bien flashé sur moi. Dans Passionnément Chats, maman lui faisait dire :
          "Ah, les femmes mûres ! Leurs formes opulentes ! J'ai un ami, un savant, qui faisait des expériences sur les seins : il les faisait grossir, vous voyez.... Hélas, son laboratoire a explosé, et un sein géant s'est échappé dans la nature... Il avançait majestueusement au milieu des prairies... un sein aussi gros qu'une maison... un vrai fantasme ! On vous a déja dit que vous aviez un teint de lait ?"
          Ah, ce Woody ! Il voulait m'éblouir avec ses références au film de son homonyme, Woody Allen, Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe... sans jamais oser le demander. Maintenant, il fait moins le malin depuis la rouste qu'il a prise de la part du "merdouset" Zeldo ; il boite encore un peu et dort énormément. Finalement, il préfère les coussins du salon aux herbes folles des champs du voisin, qu'il faut aller marquer et c'est fatigant. Ca ne l'empêche pas de venir me pomper l'air en souvenir du bon vieux temps...
          C'est comme Lancelot, le gros macho gris angora. Il n'arrête pas de me courir après, ou cherche à m'impressionner, face à face, en roulant des mécaniques. Pfff... ! C'est pas ses 10 kg qui vont m'impressionner ! Je cours plus vite que lui. Mais je fais face à ces deux nigauds, je ne suis pas du genre : "Courage, fuyons!". Je souffle, je crache, je feule... Un râteau à chaque fois, un cauchemar pour eux !
          A part ça, ma vie est simple. Je passe beaucoup de temps à attendre les repas ; je suis bien rebondie mais j'en prends la peine. Ce qui ne m'empêche pas de faire de l'exercice. Devant la maison, il y a une tonnelle couverte de cannisses sur laquelle court une vigne qui donne de belles grappes à l'automne. On y accède par une vieille échelle vermoulue - maman y grimpe parfois lorsqu'elle cherche l'un d'entre nous, au risque de se rompre les os. Moi aussi j'y grimpe, très précautionneusement, une patte après l'autre. Et là-haut, je suis la reine du monde ! C'est un poste de vigie parfait pour surveiller, au bout du chemin, les travaux d'approche du "merdouset" Zeldo. Et pour dormir, j'ai une paix royale... parfois en compagnie d'Antinéa et Salammbô qui sont calmes.
          Bien sûr, ça se gâte quand les deux nigauds s'invitent. Ce n'est plus le dernier salon où l'on cause, ça devient un ring... Heureusement, avec tout le marquage qu'ils ont à faire sur toute la propriété - quand ils sont en forme -, ils sont souvent occupés ailleurs.
          Ce que j'aime aussi, c'est l'ordinateur. Je me frotte à l'écran, j'observe les doigts de maman sur le clavier, j'essaie de toucher les touches, ça me fascine... Elle dit que je ne suis pas une intellectuelle, que je suis trop rustique. Et pourtant, je suis bien en train d'écrire un article, non ?

 

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